Les mères sont celles de qui toute vie émane. Elles sont décrites, pensées, parfois détestées mais toujours aimées.
Henri-Frédéric Amiel disait des mères en 1853, qu’elles représentent le bien, la vertu, la Providence, la Loi, la Divinité sous sa forme accessible à l'enfance. Les mères ont la toute puissance et ont de tout temps été le centre du foyer, le point de repère. Qu’en est-il d’une mère perverse narcissique ?
La place de la mère, une place centrale
La place de la mère est centrale. “Un enfant sans mère, c'est comme un nid sans plumes, sans chaleur” - Arthur Rimbaud (1870). Une mère donne naissance, chérit, nourrit, élève, aime. La mère a cette place de création unique, d’avoir donné la vie.
Les mères ont cette place centrale de création d’un Homme. L’Homme de demain, équilibré, intelligent. Le rôle de la mère est sacré, et tout à chacun aime inconditionnellement sa mère sans remettre en question son amour malgré les difficultés de la vie.
Dès ses premiers jours, la mère répond à tous les besoins de l’enfant. C’est cet amour qui est fondateur, celui qui écoute, ressent et comble, malgré les montagnes de la vie. La relation à la mère est centrale et essentielle au développement de l’enfant. C’est ce qui permet de réaliser une filiation, de prendre sa place au sein d’une famille et de l'humanité. Une place de choix, de respect.
C’est via cet attachement primaire et vital que l’enfant développe son sentiment de sécurité, sa stabilité, l’ébauche de son identité, de sa valeur, de son estime. C’est une relation primaire sans quoi, les carences affectives et sociales sont présentes. La mère est en réalité le miroir de l’enfant, un miroir de création, de fidélité, d’amour et de sécurité.
Mère perverse narcissique, quelques définitions
La perversion narcissique est une pathologie qui se structure dans l’enfance. Elle se définit conjointement par un trouble narcissique et pervers, immuable, et ne se définit que dans la relation à l’autre. Le mode d'interaction avec le monde est déséquilibré, pathologique et toxique.
La perversion narcissique n’épargne pas les enfants. La mère perverse narcissique est une manipulatrice pathologique et toxique. Elle reste égocentrique, séductrice et manipulatrice, et son besoin d’être au centre de l’attention ne change en rien son nouveau statut de mère. Dénuée d’empathie et de tout sentiment, les notions d’amour, de joie ou encore de sécurité lui sont inaccessibles. La vie est un jeu dont elle détient les rênes du manège, et dont elles seules décident du déroulé des événements.
L’enfant d’une mère perverse narcissique n’est à ses yeux qu’un faire valoir. Un objet qu’elle instrumentalise à ses fins. Une mère manipulatrice et toxique a cependant une image à conserver. L’image de cette femme et de cette mère parfaite, impliquée et soucieuse de l’avenir de son enfant. Ce n’est qu’une illusion ostentatoire : elle est ainsi car l’enfant n’a pas de libre arbitre, et n’a d’autre choix que de suivre les consignes militaires.
Dans l’intimité, la mère est un véritable tyran. Elle fait en sorte qu’il échoue, le rabaisse et le culpabilise. Elle est même jalouse de son propre enfant, et rentre en compétition, en rivalité toxique avec lui. S’il réussit, c’est grâce à elle, si il est échoue, c’est car il est incapable et qu’il ne mérite pas d’être son enfant. Le besoin d’admiration et de réussite de la mère perverse narcissique est central, et l’enfant n’est qu’un pion dans ce jeu funèbre.
Enfant de mère perverse narcissique
C’est donc une situation difficile de construction pour l’enfant, qui tente à ce jeune âge de construire son autonomie et son libre arbitre, mais aussi son identité. La mère, au même titre que le père pervers narcissique, s’impose à son enfant dans toutes ses décisions. Scolaires, vestimentaires et même amoureuses. Une situation qui ne s’arrête pas à l’enfance, mais qui perdure jusqu’à la fin de son existence si celui ci ne place pas de panneau stop.
En réalité, la mère perverse narcissique porte atteinte à l’intégrité, à la construction de l’individualité de son enfant, tout autant qu’à sa confiance en soi et à son estime. Elle crée ainsi un lien unilatéral de dépendance : elle a l’ascendant et son enfant ne se définit que par rapport à elle. Il est dépendant, et pris dans un cercle vicieux souvent inconscient de culpabilisation, de dévalorisation, de déversement de haine et de destruction.
La mère perverse manipulatrice use de stratégies de manipulation. Outre l’ascendance, elle alterne entre mensonges et flatterie, mise en dépendance et dénigrement. L’enfant n’est pas un être humain, mais un objet, un faire valoir narcissique.
Caractéristiques et dangerosité d’une mère perverse narcissique
Toute la difficulté que l’enfant rencontre face à une mère perverse narcissique, c’est sa non connaissance d’un autre mode de fonctionnement. Si un parent se conduit de la sorte, cela constitue le socle de sa normalité. Il est difficile, et même impossible pour un enfant de prendre conscience de ces comportements pathologiques. Un enfant aime de plus inconditionnellement sa mère, et n’est pas en capacité psychique et mentale de remettre cet amour en question. Ce n’est qu’à sa maturité émotionnelle, que l’enfant prendra éventuellement conscience du caractère pathologique et toxique de son parent.
Si l’amour d’une mère est inconditionnel, l’amour d’une mère narcissique est inexistant. Il est mis en scène, et c’est une caractéristique grave voire dangereuse pour un être en construction. Ses attitudes sont toxiques, et elle empêche le développement, l’autonomie et l’indépendance de ses enfants. S’il est souvent difficile de se représenter une telle haine, un tel déni, c’est car la pathologie qu’est la perversion narcissique est elle-même difficilement compréhensible pour la plupart des Hommes. Nous ne sommes pas programmés pour envisager la cruauté envers les enfants. Comment quelqu’un pourrait-il vouloir nuire à ce point ? A ses propres enfants ? C’est une fissure, une dissociation du psychisme qui est en cause, un déni pathologique terrifiant de manipulation les rendant difficiles à déceler.
La mère perverse narcissique est toxique
La mère perverse narcissique dénie ainsi le caractère et l’identité propre et unique de ses enfants, qui ne sont que des objets. Elle les met en danger, par son dénigrement et sa violence psychologique et physique. Une maltraitance ayant pour unique but d’assurer et de remplir son narcissisme.
C’est presque une évidence : voler l’intimité, le libre arbitre de son enfant, ou encore empêcher son développement, la construction de son individualité ou de sa sécurité est toxique. C’est une entrave à la liberté d’un Homme et à la construction saine d’un enfant, adulte en devenir.
Le comportement malveillant et destructeur d’une mère perverse narcissique est dangereux et manipulateur. Elle dirige, domine, décide, ment, culpabilise, trompe l’enfant mais aussi tout l’entourage, de la famille proche à la justice, en passant par le plus fin thérapeute. Une mère perverse narcissique est un véritable serpent venimeux, prêt à tout pour défendre sa nourriture narcissique ici incarnée dans son enfant.
La mère perverse narcissique est contrôlante
La mère perverse narcissique est contrôlante, et c’est presque un pléonasme. Son désir de contrôle est tel, qu’elle se saisit de l'entièreté de la vie de son enfant. Ses unions, ses jeux, ses lectures, son style vestimentaire. L’intimité est une notion qui échappe à la mère perverse narcissique, et elle n’hésite pas à écouter aux portes, lire le journal intime ou le courrier.
Si cela semble parfois au premier abord être affectable au registre de l’amour et de la protection, c’est une réalité une forme d’emprise grave, symptôme d’une jalousie et d’un besoin de contrôle toxique. Une intrusion dans l'intimité d’un être en construction, et dans l’adulte en devenir. Cela permet à la mère perverse d’avoir la main mise, les informations et un contrôle considérable sur l’enfant. Ces facteurs entraînent un manque d’autonomie, d’estime et de confiance immense chez l’enfant, chez qui il manquera à vie un morceau de lui-même, qui lui a été enlevé.
La mère perverse narcissique est manipulatrice
Comme si le tableau n’était pas assez macabre, la manipulation est une ligne à rajouter à l’horizon. La mère perverse manipulatrice contrôle la vie entière de l’enfant, même adulte. Elle met en place un ascendant émotionnel et cognitif : l’emprise. L’emprise est une sorte de prise d’otage, par le biais de la manipulation, du chantage, du mensonge, de la culpabilisation, de la dévalorisation. Elle le fait notamment par le biais de la victimisation de sa propre personne, occupant ainsi l’attention totale d’une pauvre mère seule, malade et sans défense - qui n’est en réalité qu’une araignée venimeuse en pleine possession de ses moyens.
Elle contrôle aussi son estime, qu’elle descend à la moindre occasion : son enfant n’est jamais bien, il ne vaut rien, ne mérite rien. La manipulatrice va même jusqu’à lui voler sa joie afin de lui créer de la frustration.
La mère perverse narcissique entrave le développement sain de l'enfant
La mère manipulatrice par ses troubles du narcissisme et pervers est donc une réelle entrave pour l’enfant et son développement.
Insécurité et absence d’appartenance
Elle l’est du côté de l’insécurité de son enfant. De l’insécurité physique, émotionnelle et mentale. En effet, par défaut de lien d’attachement qui participe à sécuriser un enfant, se crée un manque dans cette relation toxique et déséquilibrée. La mère n’est pas présente quand il le faut, elle est lunatique et imprévisible, sans aucune cohérence et dans le flou continuel. Elle est de plus émotionnellement indisponible. La mère n’est ainsi ni une source de sécurité, ni d’accueil émotionnel, ni d’intégrité mentale. Les insultes, humiliations et la culpabilisation parallèle n’aident en rien à la création d’une confiance et d’une estime stable.
Le sentiment d’appartenance nécessaire au bon développement d’un enfant est également entravé par la mère toxique et perverse. En effet, ce sentiment est indispensable à la construction de l’enfant. Il est pourtant isolé, brimé, de sa famille, de ses amis. Personne n’est jamais assez bien aux yeux de sa mère. C’est une stratégie de manipulation de la part de la mère perverse, qui en isolant, a ainsi le contrôle le plus total.
Identité, individualité et responsabilité
Une mère perverse narcissique est également une entrave dans la construction du sentiment d’identité et d’individualité de l’enfant. En effet, elle projette sur son enfant tous les maux imaginables. Elle rejette ce qu’il est, l’humilie et brime ses envies les plus simples. Elle l’intimide, l’insulte, le rabaisse sans arrêt. La pensée critique n’a pas sa place, et l’enfant n’a aucun espace pour penser, évoluer, essayer ou grandir, et par conséquent développer une identité et une individualité qui lui sont propres. C’est aussi le cas du sentiment de compétence, directement lié. En réalité, la mère perverse narcissique s’attribue non seulement les réussites de son enfant, mais le culpabilise et le rejette lorsqu’il échoue, ou que ce n’est pas assez bien à ses yeux. Un 9/10 n’est par exemple pas une bonne note à l’école, le 10 aurait été mieux, quoique pas mérité, ou volé..Il est incapable.
Enfin, le sentiment de responsabilité est de facto inexistant. La mère perverse, qui n’a structurellement aucune conscience des responsabilités et rejette constamment la faute sur les autres, n’est par conséquent pas un exemple pour son enfant. Cette notion qui s'intègre dans l’enfance, en parallèle des principes moraux, se développe alors de façon bancale. On lui donne souvent des responsabilités d’adulte qui n’ont pas lieu d'être dans la vie d’un enfant en plein développement.
Que faire face à une mère perverse narcissique ?
Si vous êtes l’autre parent ou un proche
Si vous êtes l’autre parent ou si vous faites partie de l’entourage, il est important de saisir que vous seul êtes le parent ou proche sain. Que vous êtes donc à même d’apporter des bases solides qu’ils ne recevront pas de la mère perverse narcissique. Des limites, la création d’un sentiment de sécurité, ou encore le développement de leur personnalité et de leur individualité. Il s’agit ainsi de lui montrer qu’il peut avoir des désirs qui lui sont propres, et de l’aider à les développer, tout comme son libre arbitre. Tout cela au même titre que le respect, l’écoute bienveillante, l’amour, ou encore le soutien.
Il est également primordial de ne pas critiquer ou évoquer la mère perverse narcissique, car l’enfant serait placé dans un conflit de loyauté majeur. En effet, un enfant sera toujours loyal à son parent, d’autant plus lorsqu’il est sous emprise. Il est enfin inutile de confronter la mère perverse narcissique, cela risquerait d’aggraver la situation qui est immuable et elle risquerait de se retourner contre vous.
Si vous êtes sous l’emprise d’une mère toxique
Vivre avec un parent toxique est une traversée de l’enfer. Sa pathologie, qui est ainsi structurée et donc incurable, la suivra donc à vie.
En conséquence, il est important une fois plus âgé de prendre du recul. Du recul sur le parent, mais aussi sur la situation et les blessures. Il est important de reprendre confiance en soi et de ne pas hésiter à faire appel à un thérapeute spécialisé dans la perversion narcissique. Ce travail permettra de se reconstruire, de se défaire de cette relation et d’en comprendre la dynamique. Mais aussi de se libérer, tout autant pour soi, que pour les générations futures et votre entourage. La manipulation affective présente un risque sur sa victime : passer à côté de sa propre vie, et perpétuer le cercle vicieux et destructeur d’un lourd bagage émotionnel, relationnel et générationnel.
La thérapie permet ainsi de regarder son histoire sous un autre angle, un angle extérieur, compréhensif, sans jugement, et de soulager ses épaules d’un fardeau innommable. Une mère perverse narcissique est pathologiquement malade : la fuir et se reconstruire sont les seules solutions légitimes vers une vie hors de l’emprise.