Le terme de perversion narcissique s’est largement répandu au cours de ces dernières années. Bien qu’il soit souvent utilisé pour décrire certaines personnes toxiques, il est important de veiller à ne pas utiliser ce terme à tout va. Les personnalités toxiques, manipulatrices et séductrices sont nombreuses. Cependant, les pervers narcissiques le sont moins. Qu’en est-il des enfants ? Et comment aider son enfant, pervers narcissique ?
Qu’est-ce qu’un pervers narcissique ?
Un pervers narcissique est une personne atteinte d’un trouble de la personnalité narcissique. C’est un individu toxique et nuisible. Le pervers narcissique vit en se nourrissant des émotions de l’autre qu’il place sous son contrôle, à l’image d’un vampire affectif.
Attention, il est important de préciser que la personnalité qu’est la perversion narcissique est irrémédiable. La pathologie est structurelle et incurable. Le pervers narcissique est un individu toxique et dangereux pour ceux qui le côtoient.
En réalité, son objectif premier est de détruire l’autre. Car en le faisant souffrir, le pervers ne fait pas face à sa souffrance inconsciente, à laquelle il est structurellement incapable de faire face.
En effet, le trouble qu’est la perversion narcissique, se développe à un tournant du développement de l’enfant, autour de 5 ans. Résultat d’une fissure qui crée un véritable déséquilibre coupant l’enfant et l’adulte en devenir de tout discernement, empathie, émotions ou même conception de l’autre en tant qu’être humain.
Le pervers narcissique est alors consciemment vide de toute intériorité. Sa toxicité et sa perversion cachent en réalité une profonde haine de lui-même qu’il tente de masquer en projetant sur les autres son mal-être par des biais détournés : manipulation, chantage affectif, emprise..
En maîtrisant ses victimes, il s’assure alors une survie psychique, par leur destruction et leur manipulation.
A quoi reconnaît-on un pervers narcissique ?
La perversion narcissique n’est pas un trait physique. Ce n’est pas non plus une pathologie qui se repère au premier coup d'œil, bien au contraire !
En effet, le pervers narcissique aime séduire. C’est un séducteur et un comédien qui tente de s’attirer l’attention de tous. Il aime se sentir au centre de l’attention, et passer pour quelqu’un d’attentionné, de fiable, de fidèle et d’engagé.
Ces traits qu’il semble montrer, ne sont qu’une façade.
Il est également charismatique et manie l’art oratoire avec perfection : il sait se rendre désirable et susciter la confiance chez les autres.
Cependant, et malgré ses qualités apparentes des premiers instants, le pervers narcissique est un véritable danger, toxique, et manipulateur dont l’unique finalité est la destruction de sa ou de ses victimes.
Mon fils est-il un pervers narcissique ?
Notre société moderne et contemporaine est de plus en plus individualiste, égoïste, manipulatrice et centrée sur elle-même. La question du narcissisme semble elle aussi, être devenue monnaie courante.
Un enfant peut-il cependant être pervers narcissique, à un âge si peu avancé ?
Les enfants ont, à différents stades de leur développement, de véritables comportements manipulateurs et pervers. Car c’est ainsi que leur identité, que leur confiance et leur narcissisme se construisent ! L’enfant n’en est pas pour autant un manipulateur pervers narcissique.
Voir notre article complet à ce sujet : Est-ce que mon enfant peut être un pervers narcissique ? : https://sospn.fr/enfant-pervers-narcissique/
Tout d’abord, parce que l’enfant est une éponge qui tend à reproduire ce qu’il voit autour de lui, dans son entourage proche. Puis, parce que l’enfant, et c’est bien connu, teste les limites de ses capacités de persuasion en jouant avec la manipulation et les règles. Il cherche à en retirer des avantages, et c’est ainsi qu’interviennent les parents, en posant des limites aidant l’enfant à se construire sainement.
Ainsi, il est important de ne pas confondre perversion narcissique, qui est une véritable maladie psychique et structurelle, avec manipulation et construction de limites naturelles d’un enfant en construction.
L’enfant est sans préjugé, qualité première d’un grand philosophe. Il perçoit le monde tel qu’il est sans idées à priori qui faussent notre vision d’adulte.
Comment aider notre fils ?
Le premier mouvement des uns est de consulter les livres ; le premier mouvement des autres est de regarder les choses.
Être parent est loin d’être un long fleuve tranquille. Naviguer entre la volonté de bien faire, et certaines situations parfois stressantes est un véritable travail du quotidien. C’est pourquoi il est parfois nécessaire de prendre le temps.
Quelle que soit la situation, si vous observez un comportement anormal, étrange, différent, dangereux, minime ou extrême de la part de votre enfant, il est important de vous questionner afin de pouvoir répondre aux besoins de votre enfant avec le plus d’objectivité possible.
Être le plus objectif possible
Être objectif n’est pas toujours évident. Ca l’est encore moins lorsqu’il s’agit de la chair de sa chair : son enfant.
Il est pourtant nécessaire, et peut-être même vital de tenter d’être le plus neutre possible. D’observer la situation avec recul et objectivité et de vous poser les bonnes questions.
Votre enfant vous envoie-t-il un signal d’alerte ? A-t-il besoin d’aide ? Votre enfant a-t-il besoin de soutien, de vous ? Son comportement est-il synonyme d’un déséquilibre passager ou plus long ? Son comportement est-il le signal d’un danger ou d’une tentative de construction de sa personnalité ?
Dialoguez avec son enfant
Malgré son jeune âge et son immaturité, l’enfant est parfaitement capable de s’exprimer simplement. D’exposer un sentiment, une situation, une émotion qui le traverse.
Ainsi dialoguer avec lui est essentiel, car il est le détenteur principal de la réponse que vous cherchez.
Lui demander comment il va, comment il se sent ? Chercher à comprendre par des mots simples et adaptés à son âge, pourquoi il agit ainsi, ce qu’il ressent quand il le fait ? S’il cherche à extérioriser un mal-être ou à reproduire quelque chose qu’il aurait vu ?
Se questionner
Vous pouvez également vous questionner sur ces signaux qui vous inquiètent.
Reproduit-il ce qu’il perçoit ? Est-ce une passade ? Un appel à l’aide ? Est-ce récent ou ancré ? Est-ce soudain ou est-ce apparu progressivement ? Son comportement est-il le résultat d’un événement passé qui l’a marqué ? D’un événement futur qui l’angoisse ? De votre propre peur projetée ?
Consulter
Il ne faut pas hésiter à consulter, au moindre signal qui vous paraît anormal. Bien souvent, le comportement des enfants est une passade (comme la très connue phase du non, vers 2 ans), ou l’extériorisation d’un mal-être (à l’image d’un enfant qui pleure par frustration).
En effet, il ne faut pas hésiter à contacter un professionnel, thérapeute spécialisé afin de trouver certaines réponses à vos questions, et être accompagné dans votre démarche.
Se renseigner
Enfin, vous renseigner auprès de votre enfant, de votre conjoint et de vos proches peut-être parfois un phare dans la tempête. Peut-être partagent-ils les mêmes observations, peut-être est-ce une peur qui naît chez vous ou une mauvaise interprétation ?
Parallèlement, vous renseigner sur les forums, dans les livres et les ebooks spécialisés, permettra peut-être de trouver des réponses adaptées et communes.
“ Ceux qu’on a vu danser ont été pris pour des fous par ceux qui n’entendaient pas la musique. ” – Nietzsche